DOSSIER : Open de France à Saint-Nom-la-Bretèche ★★★★★ - Préparation d'un parcours de légende

- Golfs

Crédit Photo : Elie Marcheteau

Déjà superbe, Saint-Nom-la-Bretèche sait se transcender à l’approche d’un grand rendez-vous, et s’élever au plus haut rang de l’élite mondiale du golf. Pour accueillir l’Open de France 2025, le domaine a revêtu son visage le plus solennel avec la préparation de son fameux parcours composite. Ici, rien n’est laissé au hasard : fairways resserrés, départs reculés, bunkers re-dessinés, greens élargis et durcis par des mois de préparation. Tout concourt à faire de ce golf déjà mythique un théâtre où se jouera une édition hors du temps.

Golfstars a eu le privilège d’accompagner de près cette préparation hors norme, aux côtés du greenkeeper et de ses équipes. Ce récit est le leur.


Le fameux parcours composite, concentré d’épreuves

Ce n’est pas un tracé improvisé pour l’occasion, mais bien le fameux parcours composite du Trophée Lancôme, rétabli exceptionnellement pour l’Open de France. Habituellement, les grandes compétitions fédérales — comme les Championnats de France par équipes — se disputent sur le seul parcours rouge. Mais pour accueillir l’élite mondiale, Saint-Nom convoque son tracé le plus redoutable :

  • du 1 au 7 bleu pour ouvrir le défi,
  • les 17 et 18 rouge comme pièges incontournables,
  • puis les 1 à 9 rouge, colonne vertébrale de l’épreuve.

Un enchaînement mythique, un condensé d’épreuves où se sont écrites certaines des plus belles pages du golf en France.


Les secrets d’un terrain de championnat

St Nom la Bretèche vue du ciel
Crédit Photo : Elie Marcheteau

Préparer un parcours pour un Open, ce n’est pas seulement tondre, sabler et tracer. C’est façonner une expérience de jeu à la hauteur d’un championnat international. À Saint-Nom, les consignes ont été claires : réduire les marges, rapprocher les obstacles, magnifier la précision.

  • Fairways rétrécis et départs reculés : les zones de réception se sont resserrées, obligeant les joueurs à conjuguer puissance et exactitude.
  • Greens et avants-greens élargis : mais paradoxalement, ces zones plus vastes ne laissent aucune indulgence. Car un coup mal dosé ou mal exécuté termine sur une herbe rase durcie par des mois de sablages intensifs, transformée en tremplin impitoyable.
  • Redessin des bunkers : dans la re-découpe, les équipes ont retrouvé les piquets d’origine, cherchant à faire renaître le dessin qui a marqué l’Histoire du lieu.
  • Un monstre de précision : le 14, ancien par 5 devenu par 4 de 444 mètres, en montée, reste l’incarnation de cette sévérité. Avec son green ultra défendu, chaque drive mal ajusté condamne la tentative de par.
Trou 14, hcp 1, habituellement par 5 converti en par 4 de 444 mètres, rétrécit et doté d’un green particulièrement pentu dont les contours sont extrêmement glissants.

Trou N°18, Par 3 de 191 mètres, en descente, dont les abords ont été durcis afin de pénaliser tous les coups qui ne toucheraient pas le green, avec un renvoi fort vers les obstacles (bunker, eau)

Tout est pensé pour rapprocher le jeu de sa vérité la plus brute : peu de place à l’erreur, beaucoup d’appel au courage et à la maîtrise de soi.


Une armée dans l’ombre

Green Keepers St Nom la Breteche

Un tournoi de cette ampleur ne se prépare pas seul. Le staff a été doublé, les greenkeepers triplés, avec le renfort de clubs voisins. Mais surtout, cette édition 2025 révèle une dimension formatrice : un tiers des effectifs provient de l’École des Greenkeepers de Dunkerque, dont est issu Laurent, l’actuel chef greenkeeper de Saint-Nom. Fier de ses racines, il voit dans l’Open une occasion rare de transmettre un savoir-faire forgé sur plusieurs générations.

Portrait Laurent (Green Keeper en chef de St Nom la Breteche) - Crédit Photo : Elie Marcheteau
Portrait Laurent (Green Keeper en chef de St Nom la Breteche) – Crédit Photo : Elie Marcheteau

« C’est à ce genre d’événement que notre métier prend tout son sens, confie-t-il. On élève le niveau, on apprend, on transmet et ça nous rend fier de pouvoir en être.» La Guilde des Greenkeepers, réseau solidaire et exigeant, joue ici son rôle de passeur de savoir, garant d’une continuité entre tradition et modernité.

Crédit Photo : Elie Marcheteau


Une logistique à l’échelle d’un major

Autour du terrain, les équipes anglo-saxonnes du DP World Tour orchestrent la logistique. Tribunes, caméras, espaces médias, hospitalités : une véritable ville éphémère s’élève, où chaque module a sa fonction, chaque détail son importance. Un travail de plusieurs semaines, invisible aux spectateurs, mais essentiel au spectacle.

Tribunes officielles, gradins, zone presse – Crédit Photo : Elie Marcheteau

Golfstars au cœur de la préparation

Nos caméras se sont glissées dans ce ballet silencieux. Images du parcours annotées par le greenkeeper, détails techniques, explications au cordeau : nous avons voulu vous montrer ce que signifie réellement « préparer un parcours de championnat ».


Un privilège éphémère

Cette édition 2025 est unique. Les travaux du Golf National s’achèveront au printemps prochain, et l’Open de France retrouvera son écrin habituel. Ce retour à Saint-Nom, ultime parenthèse, ne se reproduira peut-être plus.

C’est ce qui donne à cette préparation un parfum d’histoire.
Un club d’élite qui se dépasse, une équipe qui se transcende, un parcours qui se sublime.
Un instant unique, offert à ceux qui savent regarder.

Photo Grégoire Lamarche

Grégoire Lamarche

Je suis Grégoire Lamarche. Après vingt ans dans les grandes maisons du CAC 40, j’ai choisi de mêler précision et passion en reprenant Golfstars. Un média indépendant, à la croisée des classements, des récits et des parcours. Pour que chaque golfeur trouve, peut-être, la partie qu’il cherchait.