Que d'eau, que d'eau, que de golf !

- Golfs

l’eau, le golf, les golfeurs

On parle beaucoup d’eau au golf en ce moment, la sécheresse et le faible niveau des nappes phréatiques ont fait ressortir un discours haineux, plaçant le golf au pilori, permettant aux détracteurs de notre sport des actions aussi débiles que néfastes, à partir d’arguments basés principalement sur une grande ignorance.

Remettons les faits golfiques à leur place : Oui, pour faire un beau golf, il faut appliquer ce que disent les Anglais : il faut semer du gazon, arroser et tondre. Pendant cent ans. Il faut donc de l’eau. Mais, comme l’a rappelé le Président de la Fédération, d’une part, on s’oriente vers des graminées peu consommatrices, et surtout, chaque golf se doit d’être autonome en réserve d’eau, des réservoirs naturels ou artificiels permettent de créer une cagnotte aquatique alimentée en hiver et au printemps, et dépensée sur les greens en été.

Et le golf a eu l’intelligence, l’audace et l’amusement de faire de ces réservoirs des obstacles naturels qui pimentent l’intérêt du parcours. Car hormis pour quelques champions qui parviennent à extraire une balle de l’eau, en s’arrosant copieusement, la sanction d’un amerrissage de votre Titleist toute neuve est sans appel : un point de pénalité, et un drop. Pour la plupart, c’est un Adieu au Par

les golfs entre obligation et agrément

Prenons quelques exemples :
Lorsqu’il arrive à Soufflenheim****, dans le Nord de l’Alsace, mais à quelques encablures de Baden-Baden, Bernard Langer compte dix-huit étangs. Dix-huit étangs ? Je vais faire un dix-huit trous, et il y aura dix-huit obstacles d’eau ! Et voilà qui sort de terre et d’eau un magnifique parcours, un des plus beaux de la région. A l’accueil, vous pouvez acheter des balles d’occasion, repêchées dans un des nombreux obstacles à piquets jaunes ou rouges !

 

Le Clubhouse du golf de Soufflenheim****

Le Clubhouse du golf de Soufflenheim****

Le golf de Soufflenheim**** épouse ainsi les merveilleuses caractéristiques de deux autres parcours voisins : La Wantzenau*** et Kempferhof**** qui eux aussi profitent de l’irrigation naturelle de la plaine rhénane pour proposer nombre d’étangs, parfois sur des par 3, créant ainsi une zone à survoler du départ jusqu’au green, pour ne pas entendre un plouf suivi de quelques ricanements désolés.

Dans le Sud-Ouest, au Golf du Grand Saint-Émilionnais****, l’architecte de génie Tom Doak a utilisé un réservoir d’eau à la fois pour créer une bassine permettant l’irrigation, pour faire un obstacle et pour donner au parcours son aspect romantique qui en fait, grâce à son talent de paysagiste, un des plus beaux de la région.

Il en va de même au Saint-Malo Golf Resort**** au Tronchet : Les étangs de Mireloup, qu’il faut traverser à deux reprises, exacerbent tant la beauté du site que la difficulté du parcours. On pourrait multiplier les exemples, depuis ce par 3 tant redouté du Golf Gilles de Boisgelin*** (surnommé l’îlot), qui a vu tant de balles et de scores se noyer dans le réservoir naturel ou en rappelant que l’Amen Corner de l’Albatros, au Golf National*****, doit sa réputation aux immenses obstacles aquatiques qui en font un parcours-cible à l’irrigation solutionnée.

On ne le rappellera jamais assez : le golf a toujours su joindre l’utile à l’agréable !

François Varay

Photo François Varay

François Varay

François Varay, épicurien avec son Guide Épicure est un golfeur passionné, filleul de l'Académicien Maurice Druon. A son actif: le Prix Icare en 2000, le Prix Lire en Fête en 2010 et le Prix Amok en 2017 pour son roman Laura et Le Grand Prix Littéraire du Golf en 2021. Il aime jongler avec la réalité, la psychologie et le suspense, ce mélange donnant des oeuvres à la fois graves, mais toujours porteuses d'espoir.