Royal Portrush, chef-d'œuvre de Harry Colt et théâtre du British Open 2025

17 juillet 2025 - Golfs

À l’heure où le monde du golf se tourne vers la côte nord de l’Irlande pour vivre le 153e British Open, Golfstars vous emmène à la découverte du parcours mythique de Royal Portrush. Plus qu’un site de tournoi, un manifeste d’architecture golfique signé Harry Colt — et un lieu de résonance poétique avec notre vidéo dédiée au Granville, le Portrush français.

Le British Open revient sur un links mythique

Le British Open 2025 marque le retour du plus ancien des Majeurs à Royal Portrush, joyau du comté d’Antrim en Irlande du Nord. Pour la seconde fois en six ans, le Dunluce Links — l’un des plus beaux parcours links au monde — se prépare à accueillir l’élite mondiale.

En 2019, déjà, la planète golf découvrait à nouveau ce parcours sauvage, remodelé avec intelligence pour accueillir le tournoi dans les meilleures conditions modernes, sans jamais trahir son essence.

Harry Colt, l’architecte discret de l’élégance stratégique

Si Portrush rayonne aujourd’hui, c’est grâce à Harry Colt, l’un des plus grands architectes de l’âge d’or du golf. À partir de 1929, il repense profondément le parcours du Dunluce, le réoriente vers la mer, et compose un tracé fluide, varié, aussi naturel qu’intelligent.

Colt ne cherche pas l’artifice. Il laisse la nature guider les lignes, et le vent écrire le scénario. Chaque trou devient alors un nouveau défi, et non une simple distance à parcourir.

Une renaissance orchestrée avec respect

Pour le retour du British Open en 2019, le club a confié à Martin Ebert, architecte britannique de renom, la mission de moderniser le parcours tout en préservant l’ADN de Colt. Deux nouveaux trous ont vu le jour (7 et 8), remplaçant ceux du Valley Course, et des ajustements subtils ont été apportés sur les bunkers, les tees, les longueurs.

Mais ce qui frappe, c’est la fidélité à la ligne originale. Ebert le résume ainsi :

“L’objectif était de révéler davantage Colt… pas de le corriger.”

Shane Lowry, icône inattendue de l’édition 2019

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À la surprise générale, c’est Shane Lowry, enfant du pays, qui s’imposa à Portrush lors du British Open 2019. À -15 total, il domina la concurrence et offrit au public une communion inédite, portée par les chants irlandais.

“C’était incroyable… marcher vers le 18e green, entendre les chants, sentir ce soutien. Ça ne m’arrivera plus jamais de cette manière.” — Shane Lowry

Son triomphe a scellé le retour définitif de Portrush au cœur de l’histoire du golf.

Les Français à suivre à Royal Portrush

La délégation française à l’Open 2025 est particulièrement ambitieuse et compte six représentants, qui viendront défendre les couleurs tricolores sur ce links exigeant :

Martin Couvra, qualifié via l’Italian Open.
Adrian Saddier, également par l’Italian Open.
Matthieu Pavon, solide regular du PGA & European Tour, invité grâce au Race to Dubai :contentReference[oaicite:1]{index=1}.
Romain Langasque, champion d’Europe amateur 2015, également de la délégation française :contentReference[oaicite:2]{index=2}.
Julien Guerrier, qualifié via le Race to Dubai :contentReference[oaicite:3]{index=3}.
Antoine Rozner, aussi présent grâce à sa performance dans le Race to Dubai :contentReference[oaicite:4]{index=4}.

Un contingent solide qui pourrait briller sur un parcours tactique comme Royal Portrush.

Listes des joueurs français sur Golfstars :

Une terre d’histoire et de réconciliation

Royal Portrush n’est pas un parcours comme les autres. En 1951, il fut le premier en dehors de l’Écosse et de l’Angleterre à accueillir l’Open. Mais après cette unique édition, il disparut du circuit, longtemps oublié.

Son retour en 2019 a été vécu comme un symbole fort dans une région marquée par les divisions. En faire le théâtre d’un Open de nouveau, c’est saluer la paix retrouvée, le rayonnement du sport, l’universalité du golf.

Deux trous signatures à décrypter

Pour mesurer la finesse de Colt et l’exigence de ce parcours, deux trous méritent une attention particulière :

Le trou n°5, White Rocks, par 4 court mais terriblement exposé au vent
Le trou n°16, Calamity Corner, par 3 sans fairway, avec ravin à gauche et vent de face

Granville, le Portrush français

Il existe un écho français à Royal Portrush : le Golf de Granville, seul links pur de l’Hexagone. Lui aussi signé Harry Colt, lui aussi sur les dunes, face à la mer, lui aussi exigeant, tactique, vivant.

🎥 Nous avons consacré à Granville une vidéo immersive de 16 minutes, qui mêle images aériennes, jeu, émotion, et stratégie :

➡️ Lire l’article dédié au Golf de Granville

Conclusion : une alchimie intemporelle

Royal Portrush n’est pas qu’un site de Majeur. C’est un manifeste golfique, un hommage au lien entre sport, nature et histoire. Il incarne l’idée que le golf le plus moderne peut aussi être le plus ancien — quand il est bien pensé.

Et si Colt regardait aujourd’hui le tournoi s’y dérouler, il n’aurait probablement rien à redire. Seulement, peut-être, un sourire discret.

Grégoire Lamarche

Je suis Grégoire Lamarche. Après vingt ans dans les grandes maisons du CAC 40, j’ai choisi de mêler précision et passion en reprenant Golfstars. Un média indépendant, à la croisée des classements, des récits et des parcours. Pour que chaque golfeur trouve, peut-être, la partie qu’il cherchait.