Tous les styles de parcours de golf : un voyage au cœur des paysages du jeu

- Golfs

Links, Parkland, Desert, Tropical… Derrière ces noms se cache bien plus qu’un décor. Chaque style de parcours raconte une histoire, impose un rythme, et révèle l’âme du golf dans sa diversité la plus pure.


Il y a dans le golf une géographie secrète. Une cartographie sensible où chaque parcours ne se contente pas de tracer des fairways et des greens, mais inscrit son dessin dans une nature particulière. Climat, sol, végétation, vent… tout concourt à donner au jeu une tonalité singulière. Golfstars vous propose un tour d’horizon des grands styles de parcours, pour apprendre à mieux discerner l’âme de chaque golf. Mais attention, chaque parcours, quelque soit son type de construction et quelque soit son architecture, possèdera toujours une dimension locale importante, sa propre identité et personnalité. Encore une fois, un label, ne fait pas l’ouvrage et chaque parcours raconte sa propre histoire.


Le Links : l’origine du jeu, brut et majestueux

Dunlunce course – Portrush – Irelande du Nord

Né sur les côtes écossaises, le Links est le style le plus ancien et le plus pur. Étymologiquement, il désigne les terres sablonneuses et incultes qui relient la mer à l’intérieur des terres — the links land. Ce sont des parcours ventés, ouverts, où les ondulations du terrain remplacent les arbres et les roughs profonds succèdent aux bunkers creusés à même les dunes. Le Links se joue souvent en gardant la balle le plus bas possible, au ras du sol, dans un combat avec les éléments plus qu’avec l’architecture.
Exemples illustres : St Andrews, Royal Portrush, Carnoustie, Ballybunion…
En France : le Golf de Granville en Normandie, réputé pour être le plus caractéristique, mais il y en a d’autres, comme Dinard, Le Touquet, …etc. Voir l’article sur les meilleurs links de France.


L’Inland Links : la rudesse des links, sans l’iode

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Crédit photo Claude Rodriguez

Moins connu, mais tout aussi exigeant, l’Inland Links transpose l’esthétique et les principes du links dans les terres. Peu d’arbres, un jeu au sol privilégié, bunkers naturels, et un entretien rustique. Ces parcours conservent l’esprit du jeu écossais, tout en s’adaptant à un environnement moins maritime. Ils demandent une grande créativité, un sens tactique aigu et une lecture fine des pentes et du vent. On trouve beaucoup de parcours de Championnats dans cet esprit, comme le Golf National ***** – L’albatros, Le golf de Cabot Bordeaux – Les Châteaux*****, Oakmont aux États Unis, et bien d’autres.


Le Parkland : l’élégance anglaise, structurée et verdoyante

Opposé au Links dans sa conception, le Parkland est un parcours de terre intérieure, généralement tracé au sein d’un parc arboré. Le fairway y est encadré de chênes centenaires, de plans d’eau savamment placés, et d’un gazon dense et soigné. Le Parkland est le style le plus répandu dans le monde occidental. Plus visuel, souvent plus protecteur du vent, il offre une expérience stratégique, esthétique et parfois spectaculaire.
Exemples célèbres : Adare Manor (Irlande), Wentworth Club (Angleterre).
En France : Saint-Nom-la-Bretèche**** , Le Paris International Country Club***** ou encore le golf de Joyenval*****.


Le Heathland : l’entre-deux subtil

Moins connu du grand public, le Heathland se situe à mi-chemin entre le links et le parkland. Tracés sur des sols sablonneux mais souvent éloignés des côtes, ces parcours évoluent au cœur de paysages de bruyères, de pins et de sols secs. Très prisé au Royaume-Uni, le heathland est réputé pour ses parcours stratégiques, souvent étroits, où la précision prévaut sur la puissance.
Références : Sunningdale, Swinley Forest, Walton Heath.
En France : Golf de Fontainebleau****, Grand Saint Emilionais****


Le Forest ou Woodland : le murmure des sous-bois

Gala de danse la Tremblade 2013

Dans un parcours forestier, l’arbre n’est plus un obstacle ponctuel : il devient un cadre de jeu permanent. Peu de place pour l’erreur, des fairways souvent étroits, une lumière tamisée par les feuillages et un silence presque sacré. Le Forest exige de savoir façonner sa balle, de réfléchir à chaque coup, et d’accepter que la nature impose ses lois.
En France : les golfs de Royan*****, de Bethemont**** ou encore Sahalee CC aux USA.


Le Desert : l’art du contraste

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Loin des clichés, le Desert Golf n’est pas une simple oasis dans le sable. Né dans le sud-ouest des États-Unis (Arizona, Nevada), il offre un contraste saisissant entre le vert des fairways et le rouge ocre des montagnes environnantes. L’entretien est millimétré, la ligne de jeu très dessinée, avec de nombreux obstacles naturels : rocailles, cactus, ravins. L’esthétique y est spectaculaire, parfois irréelle.
Exemples : Troon North, Shadow Creek, et le mythique Abu Dhabi Golf Club.


Le Tropical : l’exubérance et la générosité

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Heritage-club-bel-ombre-gollfstars-tropical-course

Le parcours tropical convoque la luxuriance. Palmiers, flamboyants, bassins, chants d’oiseaux, brises chaudes… Le climat impose un entretien particulier, avec des sols parfois spongieux et une flore omniprésente. Le jeu peut y être ralenti par les conditions, mais l’expérience est toujours sensorielle.
Parcours notables : Teeth of the Dog (République Dominicaine), Heritage Golf Club Bel Ombre***** (Maurice), Le Paradis Golf Club (Seychelles).


Le Mountain Golf : l’altitude comme défi

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Jouer en montagne, c’est accepter le relief comme principal adversaire. Les parcours d’altitude offrent des vues à couper le souffle, mais aussi des greens en pente, des coups en aveugle et des dénivelés sévères. L’air y est plus léger, la balle porte davantage, et chaque trou devient une aventure.
En France : Chamonix Mont Blanc****, Gstaad et Crans-Montana en Suisse.
Un style à part, où le golfeur évolue au rythme de la montagne.


L’art de l’architecture minimale : une leçon de Tom Doak

Tara Iti Golf by Tom Doak

À travers tous ces styles, un principe émerge pour qui s’intéresse à l’architecture golfique : le terrain dicte les formes, jamais l’inverse. Parmi les architectes contemporains les plus influents, Tom Doak s’est imposé comme un penseur du paysage, adepte d’une approche minimaliste et durable. Dans son livre The Anatomy of a Golf Course, il écrit :

“Take what the land gives you. The less you move dirt, the better the course.”
« Utilisez ce que la terre vous offre. Moins vous déplacez de terre, meilleur sera le parcours. »

Cette philosophie a une vertu multiple : elle préserve les écosystèmes, réduit les coûts de construction, et renforce le caractère naturel du jeu. Elle rejoint une vision presque artisanale du golf, faite d’écoute, d’adaptation et de respect du vivant. Notre époque tend à renouer davantage avec la pensée originelle du golf né dans les Highlands écossais où les Links étaient des terrains de jeu quasi vierge de tout travail de terrassement. Ce sont probablement les golfs les plus adulés aujourd’hui.


D’autres styles hybrides ou modernes

Golf de Pont Royal***** – Mallemort de Provence – France

Enfin, après les années 2000, de nombreux parcours se sont mis à brouiller volontairement les frontières. Certains resorts créent des Signature Courses qui intègrent plusieurs styles en un seul tracé : un départ forestier, un milieu désertique, une arrivée sur l’eau. D’autres, comme certains parcours asiatiques ou américains, optent pour un style stadium : dessiné pour le spectacle et les compétitions. Le golf devient alors scénarisé, presque cinématographique. Mais quelque soit sa construction et sa forme, son environnement et sa localisation auront toujours un impact fort sur l’atmosphère ressentie. Dans cet esprit, on peut retrouver le golf de Pont Royal***** dans le sud de la France, seul parcours signé Severiano Ballesteros.


Conclusion : un style, un caractère, une invitation au voyage

Au fond, connaître les styles de parcours, c’est affiner son regard de golfeur. Savoir qu’un links se joue bas, qu’un parkland punit les imprécisions, qu’un parcours tropical demande de l’adaptation. Chaque style influence non seulement le jeu, mais aussi l’état d’esprit avec lequel on l’aborde. Et c’est peut-être là la plus belle leçon : le golf n’est pas qu’un sport — c’est une géographie vivante, un voyage intérieur à travers des paysages extérieurs.

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Photo Grégoire Lamarche

Grégoire Lamarche

Je suis Grégoire Lamarche. Après vingt ans dans les grandes maisons du CAC 40, j’ai choisi de mêler précision et passion en reprenant Golfstars. Un média indépendant, à la croisée des classements, des récits et des parcours. Pour que chaque golfeur trouve, peut-être, la partie qu’il cherchait.