US Open Golf à Oakmont, l’épreuve ultime

- Tournoi de golf

Un parcours mythique et intransigeant en 2025

Cette semaine, le monde du golf a les yeux rivés sur la Pennsylvanie. L’US Open fait son grand retour à Oakmont Country Club, sans doute le club privé le plus redouté et le plus respecté du calendrier. Conçu en 1903 par Henry Fownes — unique parcours à son actif — Oakmont est une œuvre brute, taillée dans la volonté d’un seul homme. Ce tracé n’a jamais été repensé, car il est né impitoyable. Il incarne une forme de pureté golfique où aucune erreur ne passe inaperçue.

Les fairways penchés, les greens immenses mais piégeux, les bunkers ciselés comme des tranchées : tout, ici, pousse le joueur à s’approcher de la perfection. Fownes le disait sans détour : « Si vous manquez votre coup, vous devez en payer le prix »

Une légende bâtie sur la souffrance

Oakmont, c’est le théâtre de grandes victoires et de défaites cuisantes. En 2007, Tiger Woods, alors en pleine maîtrise de son art, s’incline d’un coup face à Ángel Cabrera. La puissance du Tigre ne suffit pas à dompter ce parcours, notamment après un double bogey au mythique trou n°3, un enchaînement qui l’éloigna irrémédiablement du trophée. Une démonstration que, même au sommet de son jeu, rien n’est garanti ici.

C’est aussi à Oakmont que Ben Hogan déclara en 1953 : « Je suis venu jouer un parcours, pas mes adversaires. » Un avertissement autant qu’un hommage. En 1973, Johnny Miller y signe un 63 final devenu légendaire. Et puis il y a Palmer, enfant du pays, qui résumait la cruauté du lieu ainsi : « Oakmont ne vous donne rien. Il vous prend tout. »

Une architecture pensée pour l’impitoyable

Prenez le trou n°3 : par 4 de plus de 420 mètres en légère montée, souvent balayé par le vent. La mise en jeu y est capitale. Trop à gauche, le green devient inaccessible. Trop à droite, c’est le rough profond ou les bunkers redoutables. Le fairway, étroit comme un couloir d’hôtel, est flanqué de pentes sournoises. Ici, viser le par relève déjà d’une belle réussite. Quant au birdie, il flirte avec le miracle.

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Le trou #3 d’Oakmont Golf Club

Mais ce n’est qu’un exemple. À Oakmont, chaque trou est une stratégie. Les lignes de jeu doivent être dessinées avec finesse. L’angle d’attaque des greens, l’effet appliqué, le point d’arrêt de la balle : tout doit être anticipé avec un esprit d’ingénieur. C’est une partie d’échecs grandeur nature, sur un échiquier recouvert d’herbe.

Des greens aussi lisses que cruels

Les greens d’Oakmont sont presque mythologiques. On les mesure à plus de 15 pieds au Stimpmeter (environ 4,6 mètres), là où Augusta frôle ces valeurs les jours les plus rapides. À titre de comparaison, un parcours 5 étoiles sur GolfStars affiche en moyenne 10,2 pieds, soit 3,20 mètres. Ce n’est pas une surface de putting, c’est un billard glissant.

Et la surface n’est pas plane. Ces greens sont perchés, bombés, inclinés, fuyants. Une balle frappée légèrement trop fort peut dévaler quinze mètres plus loin, sortir du green, et transformer un par en double bogey.

Le secret de cette vitesse ? Une préparation maniaque : tonte matinale et vespérale, roulage au gramme près, arrosage chirurgical. C’est la haute couture du gazon. Chez GolfStars, on pourrait vous expliquer comment y parvenir. Mais par respect pour vos nerfs, on s’abstiendra.

Par 70, longueur extrême, tolérance zéro

Le parcours sera joué en Par 70 cette année, une configuration typique de l’US Open, mais qui ne rend pas la tâche moins difficile. Bien au contraire. La longueur cumulée dépasse certains Par 72, mais c’est la disposition des obstacles et autres pièges qui use les nerfs des joueurs.

Les bunkers de fairway, positionnés avec une cruauté presque artistique, transforment chaque mise en jeu en défi de placement. Les greens, larges sur le plan, deviennent minuscules dès lors qu’on vise un drapeau. L’endroit sûr n’existe pas.

Les gros frappeurs comme DeChambeauKoepka ou Dustin Johnson ne pourront pas se contenter de la puissance. Il leur faudra jouer en finesse, et surtout, tenir mentalement. Car c’est là qu’Oakmont fait le tri.

Ce tracé demande une lucidité permanente, une gestion des émotions, une discipline quasi militaire. L’erreur ne coûte pas qu’un bogey, un double ou plus, c’est aussi l’assurance que la remontée au score est pratiquement impossible, à l’image de Woods en 2007. Et en cela, Oakmont rappelle à tous, amateurs comme pros, que le golf reste un sport d’humilité.

Scheffler, McIlroy, Pavon… qui tiendra ?

Scottie Scheffler arrive en grand favori. Aucun joueur cette saison ne présente des stats aussi constantes dans toutes les phases du jeu : du départ au green, en passant par le petit jeu et le putting. Il est, aujourd’hui, la référence absolue.

Rory McIlroy, malgré son cut manqué au PGA Championship, reste dangereux. Son jeu long est revenu à son meilleur niveau, et s’il évite les erreurs mentales, il peut accrocher le podium.

Côté français, Mathieu Pavon, moins tranchant ces dernières semaines, cherchera à rebondir dans cet environnement exigeant. Victor Perez, solide et toujours appliqué, aura sa carte à jouer s’il parvient à éviter les pièges dès les premiers tours.

Oakmont, miroir de la vérité golfique

L’US Open 2025 pourrait bien être un tournant dans la saison. Car Oakmont, ce n’est pas un terrain de golf. C’est une épreuve. Un révélateur. Un miroir impitoyable du niveau réel des joueurs.

Et comme le disait si bien Hogan : « Là où les autres voient un cauchemar, je vois un examen de conscience…»

Rendez-vous dimanche 15 juin 2025 pour découvrir qui soulèvera le trophée. Et si vous cherchez les plus beaux parcours, ceux qui récompensent les vrais amateurs exigeants, fiez-vous à GolfStars, le guide officiel des golfs en France.

Tout le palmarès des vainqueurs de l’US Open de golf depuis 1924

1924 – Cyril Walker – Oakland Hills C.C. – +9
1925 – Willie Macfarlane – Worcester C.C. – +7
1926 – Bobby Jones – Scioto C.C. – +5
1927 – Tommy Armour – Oakmont C.C. – +13
1928 – Johnny Farrell – Olympia Fields C.C. – +10
1929 – Bobby Jones – Winged Foot G.C. – +6
1930 – Bobby Jones – Interlachen C.C. – −1
1931 – Billy Burke – Inverness C.C. – +8
1932 – Gene Sarazen – Fresh Meadow C.C. – +6
1933 – Johnny Goodman – North Shore C.C. – −1
1934 – Olin Dutra – Merion C.C. – +13
1935 – Sam Parks Jr. – Oakmont C.C. – +11
1936 – Tony Manero – Baltusrol G.C. – −6
1937 – Ralph Guldahl – Oakland Hills C.C. – −7
1938 – Ralph Guldahl – Cherry Hills C.C. – E
1939 – Byron Nelson – Philadelphia C.C. – +8
1940 – Lawson Little – Canterbury G.C. – −1
1941 – Craig Wood – Colonial C.C. – +4
1946 – Lloyd Mangrum – Canterbury G.C. – −4
1947 – Lew Worsham – St. Louis C.C. – −2
1948 – Ben Hogan – Riviera C.C. – −8
1949 – Cary Middlecoff – Medinah C.C. – +2
1950 – Ben Hogan – Merion C.C. – +7
1951 – Ben Hogan – Oakland Hills C.C. – +7
1952 – Julius Boros – Northwood Club – +1
1953 – Ben Hogan – Oakmont C.C. – −5
1954 – Ed Furgol – Baltusrol G.C. – +4
1955 – Jack Fleck – Olympic Club – +7
1956 – Cary Middlecoff – Oak Hill C.C. – +1
1957 – Dick Mayer – Inverness C.C. – +2
1958 – Tommy Bolt – Southern Hills C.C. – +3
1959 – Billy Casper – Winged Foot G.C. – +2
1960 – Arnold Palmer – Cherry Hills C.C. – −4
1961 – Gene Littler – Oakland Hills C.C. – +1
1962 – Jack Nicklaus – Oakmont C.C. – −1
1963 – Julius Boros – The Country Club (Brookline) – +9
1964 – Ken Venturi – Congressional C.C. – −2
1965 – Gary Player – Bellerive C.C. – +2
1966 – Billy Casper – Olympic Club – −2
1967 – Jack Nicklaus – Baltusrol G.C. – −5
1968 – Lee Trevino – Oak Hill C.C. – −5
1969 – Orville Moody – Champions G.C. – +1
1970 – Tony Jacklin – Hazeltine Nat’l G.C. – −7
1971 – Lee Trevino – Merion C.C. – E
1972 – Jack Nicklaus – Pebble Beach G.L. – +2
1973 – Johnny Miller – Oakmont C.C. – −5
1974 – Hale Irwin – Winged Foot G.C. – +7
1975 – Lou Graham – Medinah C.C. – +3
1976 – Jerry Pate – Atlanta Athletic Club – −3
1977 – Hubert Green – Southern Hills C.C. – −2
1978 – Andy North – Cherry Hills C.C. – +1
1979 – Hale Irwin – Inverness C.C. – E
1980 – Jack Nicklaus – Baltusrol G.C. – −8
1981 – David Graham – Merion C.C. – −7
1982 – Tom Watson – Pebble Beach G.L. – −6
1983 – Larry Nelson – Oakmont C.C. – −4
1984 – Fuzzy Zoeller – Winged Foot G.C. – −4
1985 – Andy North – Oakland Hills C.C. – −1
1986 – Raymond Floyd – Shinnecock Hills G.C. – −1
1987 – Scott Simpson – Olympic Club – −3
1988 – Curtis Strange – The Country Club – −3
1989 – Curtis Strange – Oak Hill C.C. – −6
1990 – Hale Irwin – Medinah C.C. – −8
1991 – Payne Stewart – Hazeltine Nat’l G.C. – −6
1992 – Tom Kite – Pebble Beach G.L. – −3
1993 – Lee Janzen – Baltusrol G.C. – −8
1994 – Ernie Els – Oakmont C.C. – −5
1995 – Corey Pavin – Shinnecock Hills G.C. – E
1996 – Steve Jones – Oakland Hills C.C. – −2
1997 – Ernie Els – Congressional C.C. – −4
1998 – Lee Janzen – Olympic Club – E
1999 – Payne Stewart – Pinehurst Resort – −1
2000 – Tiger Woods – Pebble Beach G.L. – −12
2001 – Retief Goosen – Southern Hills C.C. – −4
2002 – Tiger Woods – Bethpage Black – −3
2003 – Jim Furyk – Olympia Fields C.C. – −8
2004 – Retief Goosen – Shinnecock Hills G.C. – −4
2005 – Michael Campbell – Pinehurst Resort – E
2006 – Geoff Ogilvy – Winged Foot G.C. – +5
2007 – Ángel Cabrera – Oakmont C.C. – +5
2008 – Tiger Woods – Torrey Pines G.C. – −1
2009 – Lucas Glover – Bethpage State Park – −4
2010 – Graeme McDowell – Pebble Beach G.L. – E
2011 – Rory McIlroy – Congressional C.C. – −16
2012 – Webb Simpson – Olympic Club – +1
2013 – Justin Rose – Merion G.C. – +1
2014 – Martin Kaymer – Pinehurst Resort – −9
2015 – Jordan Spieth – Chambers Bay – −5
2016 – Dustin Johnson – Oakmont C.C. – −4
2017 – Brooks Koepka – Erin Hills – −16
2018 – Brooks Koepka – Shinnecock Hills G.C. – +1
2019 – Gary Woodland – Pebble Beach G.L. – −13
2020 – Bryson DeChambeau – Winged Foot G.C. – −6
2021 – Jon Rahm – Torrey Pines G.C. – −6
2022 – Matt Fitzpatrick – The Country Club – −6
2023 – Wyndham Clark – Los Angeles C.C. – −10
2024 – Bryson DeChambeau – Pinehurst Resort – −6

Photo Grégoire Lamarche

Grégoire Lamarche

Grégoire Lamarche, Président de Golfstars, est un passionné de golf, de voyages et de digital. Après plus de 20 ans dans le marketing et la transformation numérique pour de grands groupes internationaux, il rachète en 2025 GolfStars, plateforme de référence pour la notation objective des parcours de golf. Son ambition : faire évoluer ce média en conservant son exigence et son indépendance, tout en y intégrant innovation, contenus premium et services digitaux. Diplômé d’une école de commerce et certifié dans plusieurs méthodes de gestion de projets digitaux, il incarne une vision moderne, rigoureuse et passionnée de l’univers golfique.